Raticide

« Il n’est pas question que je vous serve une goutte de plus ! Gronda Shain.

— Quoi ? Mais pour quelle raison ?

— Parce que vous ne m’avez toujours pas payé vos consommations de la dernière fois ! Donc pas d’argent, pas de bière pour vous, ni de lait pour la petite dame !

— Hey, un peu de respect pour mon amie lutine ! M’indignai-je, mais le tavernier ne semblait pas s’en préoccuper. Je suppose que ça n’est pas la peine que je vous demande si vous avez une chambre de libre ? »

Shain me jeta un regard si véhément que j’en tombai presque de mon tabouret.

« On peut peut-être s’arranger ! »

Revenant de sa tournée des tables, Ingrid la serveuse, mais aussi la femme du propriétaire, déposa son plateau plein de chopes vides sur le bar à côté de moi.

« Il n’en est pas question ! Aboya son mari.

— Ne sois pas si buté. Tu vois bien que nos hôtes sont des aventuriers, je me trompe ? Fit-elle, un sourire enchanteur sur le visage.

— Non, c’est exact, confirmai-je en me redressant sur mon siège. Nous sommes bien deux aventuriers en quête de gloire et de fortune.

— Si vous remplissez une mission pour nous, nous sommes prêts à annuler votre ardoise et à vous offrir le gîte et le couvert pour la semaine.

— Quoi ? Tu déraisonnes Ingrid, il n’en est pas question ! Tonna Shain.

— Marché conclu, acceptai-je avant qu’elle n’ait le temps de faire marche arrière. Que doit-on faire ?

— Oh, trois fois rien. Nous avons un petit problème de rats dans notre cave, qui d’ordinaire nous sert aussi de garde-manger. Nous aimerions beaucoup que vous nous en débarrassiez.

— Des rats ? M’exclamai-je dépité, car je doutais que ce genre de travail puisse nous amener la renommée tant convoitée.

— C’est d’accord, acquiesça Séraphine.

— Hein ? Tu es sûre ? Bredouillai-je.

— Réfléchis deux secondes, murmura mon amie à mon oreille. Nous n’avons pas de quoi rembourser nos dettes et encore moins de quoi nous nourrir et nous loger pour les prochains jours. Cela me semble cher payé pour faire vider les lieux à quelques rats, mais profitons de l’occasion !

— Bon, si tu le dis… Nous acceptons !

— Parfait ! L’entrée de la cave est ici, derrière le comptoir, nous indiqua Ingrid de la main.

— Juste le temps de nous équiper, et nous nous mettons au travail, indiqua Séraphine.

— Prenez tout le temps qu’il vous faut » sourit Ingrid.

« Bouge de là le nabot ! »

Je mâchonnais un vieux morceau de viande séchée trouvé dans mes affaires, lorsque deux hommes avaient déboulé en courant, manquant me renverser. Avec leur mètre quatre-vingt-dix, leur carrure athlétique et leur air revêche, je pouvais sans trop de doute supposer qu’ils venaient de Gazir. Cette région située au nord-est d’Ohorat, rassemblait des conditions de vie tellement extrêmes que seuls les êtres les plus endurants pouvaient y survivre. Hélas, si ce cadre s’avérait excellent pour élever de puissants guerriers, selon mon expérience, il n’aidait pas à développer l’intellect. Je pouvais le constater là encore. Derrière leur aspect féroce, leur rire narquois au moment où ils m’avaient bousculé et qui avait révélé une série de chicots, avait trahi leur faiblesse d’esprit. Sans compter qu’avec un minimum de jugeote, ils n’auraient su rater le fait que je n’appartenais pas à la race des nains, mais à celle plus distinguée des elfes-nains. Bien entendu, si je n’avais été si occupé, je n’aurais pas manqué l’occasion de le leur faire remarquer à l’aide de mon épée. Leurs haches plus hautes que moi et leurs muscles saillants ne m’impressionnaient en rien… Mais le moment se trouvait mal choisi. Pour notre mission d’extermination de rats, Séraphine avait raclé le fond de sa bourse et m’avait demandé de lui ramener certains objets qui, m’assurait-elle, nous faciliterait la vie.

Ne prêtant pas attention aux deux barbares pressés, j’allais vaquer à mes occupations, lorsqu’un troisième individu me coupa la route à son tour. Il galopait à une allure formidable pour quelqu’un qui portait une armure de plates. Tandis que son bras droit se balançait en cadence, sa main gauche maintenait en place une épée longue placée à son côté. Encore quelques enjambées et il fut sur les fuyards qui, se voyant rattrapés, stoppèrent leur course pour lui faire face. Ils présentèrent leur hache, lui dégaina sa lame, et un vigoureux affrontement s’engagea.

Si l’homme, que j’estimais être un soldat de la ville du fait des armoiries arborées sur son plastron, parait toutes les attaques adverses, je l’imaginai mal remporter l’échange. Car malgré son adresse, la puissance qui lui était opposée et le fait que ses ennemis joutaient en binôme, ne pouvaient que le conduire à la défaite. Pourtant, il avait choisi de se lancer dans la bataille. Sans doute son inconscience provenait d’un sens un peu trop accru de la justice. Je respectais cette valeur, sauf quand elle menait droit vers une mort certaine. Je préférais mille fois être un elfe-nain sans honneur en vie, qu’un elfe-nain honorable décédé.

J’allais m’éloigner, peu désireux d’assister à un massacre, quand mon attention s’arrêta malgré moi à nouveau sur le spectacle. Le soldat avait été jeté à terre et les deux gazis s’approchaient sans empressement de leur future victime. Leur arme en main, ils observaient avec une sordide délectation leur proie se démener avec un objet. De ma position, je ne compris qu’il s’agissait d’une fiole de potion d’agrandissement, qu’une fois que les effets se firent voir sur l’homme. Avant que ses assaillants ne le terrassent, il se mit à gonfler. Ses membres, bras, jambes, torse, tête, doublèrent de volume. Les sangles de cuir qui fixaient ensemble les plaques de son armure cédèrent sous la pression, et il se retrouva bientôt simplement vêtu de son surcot et son caleçon.

Abasourdis par la transformation physique de leur opposant, les barbares n’évitèrent pas le poing qui leur percuta la joue. Avec une force décuplée, le soldat devenu surpuissant prit enfin l’avantage et il ne lui fallut plus longtemps pour venir à bout de toute résistance.

Je demeurai émerveillé par le résultat de cette mixture de géant. J’en découvrais la violence pour la première fois. Même si Séraphine, mon amie qui avait embrassé la profession de mage, avait eu l’occasion de m’en vanter les mérites, les constater en condition réelle les rendait plus saisissants encore. De chétif, cet humain s’était métamorphosé en un être doué d’une vigueur et d’une énergie bien supérieure à celle de deux gazis surentraînés. Et il ne semblait pas avoir puisé dans ses réserves outre mesure.

D’ordinaire, je n’étais pas un partisan de ces mélanges mystérieux mijotés par des magiciens ratés. Mais cette démonstration de force m’avait au moins convaincu de l’intérêt de celui-ci, et je brûlais d’envie d’y goutter pour le tester moi-même.

Pendant que je me voyais, du haut de mes trois mètres, la musculature d’un taureau, tenant une dans chaque main, la tête des barbares vaincus, le soldat finissait de faire le ménage autour de lui. Il avait rassemblé son armure disloquée et l’avait confiée à un marchand. Il reviendrait la chercher une fois les deux gazis traînés en prison pour le vol et le saccage d’une épicerie. Toujours sous l’emprise de la substance magique, il quitta la place, les deux bandits coincés sous ses bras.

C’est alors que je me remémorai la mission. Séraphine m’attendait sûrement déjà. Je saisis ma bourse et au pas de course rejoignis la rue commerçante pour effectuer mes emplettes.

« Une heure que je poireaute ! Qu’est-ce qui t’a pris autant de temps ? Fustigea mon amie.

— J’ai été le témoin d’une bagarre !

— Et alors ? Elles sont monnaie courante ici. Tu n’as rien trouvé de mieux comme excuse ?

— Laisse-moi au moins te raconter. Il y avait ces deux costauds, à la mine patibulaire, et puis ce petit soldat tout gringalet…

— Est-ce que tu as ce que je t’ai demandé, me coupa-t-elle sans vergogne.

— Mieux que ça ! »

Avec fierté, je lui présentai ma trouvaille.

« Qu’est-ce que c’est ?

— C’est une potion d’agrandissement ! Enfin, une demie, parce que je n’avais pas assez d’argent pour une dose complète. »

Malgré toute la joie que j’essayais de faire transparaître, son regard interrogateur se transforma en un air médusé.

« Attends une seconde que je comprenne bien. Tu as dépensé nos dernières économies, non pas pour acheter les ratières et le poison que je t’avais demandé et qui nous auraient été utiles pour remplir notre mission, mais pour te payer une potion d’agrandissement ? S’emporta-t-elle.

— Une demie…

— Mais quel… Et on peut savoir comment tu comptes t’en servir ?

— Oh, c’est très simple ! Je bois la potion, je vais dans la cave et avec ma force et ma carrure je fais fuir tous les rats qui croisent mon chemin.

— Sauf qu’avec ta carrure comme tu dis, tu ne rentreras même pas dans la cave ! Et avec seulement une demie potion, tu n’auras jamais assez de temps pour vider les lieux de la vermine qui l’infeste.

— Bah, tu dis ça parce que tu es jalouse de ne pas y avoir pensé plus tôt ! Tes quatre-vingt dix centimètres de lutine auraient pu se transformer en une taille bien plus pratique depuis longtemps !

— Ma taille ne dérange que toi ! Et de toute façon, il me faudrait une fortune immense pour la maintenir.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Je parie que tu n’as même pas réalisé que les effets étaient temporaires, je me trompe ?

— Euh…

— Je ne te félicite pas ! Tout cet argent gaspillé, pour de simples rats en plus.

— Qu’est-ce qu’on fait ? Questionnai-je un peu honteux.

— Nous n’avons pas beaucoup de choix. Nous allons régler leur problème de rats aux tenanciers, et tant pis pour les chausse-trappes. »

La porte de la cave se referma avec un long grincement sur le sourire mielleux de la serveuse. Munis tous deux d’une chandelle, nous nous enfonçâmes sous terre. Le bois de l’escalier craquait sous chacun de nos pas. Après une dizaine de marches, nous foulâmes le sol de terre battue.

« Pourquoi nous dire « bonne chance » ? demanda mon amie. Sa colère avait vite fait place au dépit.

— Cela me semble évident, pour notre mission !

— Tu ne trouves pas cela étrange quand même ? Il ne s’agit en principe que de quelques rats à déloger. Pourtant, la récompense semble démesurée et maintenant, ce « bonne chance »… Il y a quelque chose qui cloche dans cette histoire.

— Tu te fais des idées. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer face à des rongeurs ? Fis-je en tirant mon épée courte de son fourreau, prêt à en découdre.

— Je ne sais pas… »

Positionnée à côté de moi, Séraphine tenait d’une main sa bougie, de l’autre son bourdon de mage. Ses phalanges blanchâtres témoignaient de la tension qui l’animait. Son regard passait à toute vitesse d’un coin à l’autre du sous-sol plongé dans l’obscurité. Car en dehors de la faible lueur de nos bâtonnets de cire à mèche fournis par Ingrid, aucune source lumineuse n’apportait de clarté.

Nous demeurâmes un instant immobiles, scrutant les ténèbres à la recherche de nos proies. Le silence régnait, à l’exception de pas feutrés en provenance de la taverne. Rien ne bougeait. Quand un petit couinement nous fit tourner la tête. Trop fugace, nous ne pûmes en repérer l’origine. Un second nous obligea à faire volte-face. Mais là encore, pas la moindre trace d’un éventuel habitant indésirable.

D’un signe de tête entendu, nous convînmes d’aller plus en avant dans la cave. À pas de loups, nous nous déplaçâmes d’un mètre. Séraphine avançait, son épaule collée à la mienne.

Autour de nous, tout n’était que fatras. Tables et tabourets aux jambes amputées, tonneaux éventrés, et caisses qui débordaient de linges usés et montaient jusqu’au plafond. Les murs disparaissaient derrière des séries d’étagères surchargées de bocaux au contenu douteux. Enfin, des esses pendaient aux poutres, où l’on apercevait encore les attaches des jambons et autres saucisses qui avaient jadis séchés là. Au-delà de l’encombrement extrême qui régnait, une odeur de renfermé, quoique mêlée à un relent de charcuterie, rendait les lieux encore plus déplaisants.

Je tendis le bras pour étendre la zone lumineuse, et je le vis. Un rat ! Il se tenait à seulement quelques mètres de moi, monté sur ses pattes arrières, le museau reniflant dans notre direction.

« En voilà déjà un » murmurai-je en levant avec lenteur ma lame.

Sur le point de frapper, je stoppai mon geste et observai un instant l’animal. Ses yeux, deux petites billes noires, brillaient à la lueur de ma flamme. Ils semblaient comme animés d’une vie propre, reflet des mouvements du feu. Ils étaient fixés sur moi, immobiles. Je sentis mon estomac se nouer. J’abattis mon épée.

« Tu l’as eu ? »

Mon amie que cette vermine n’enchantait guère, ne me quittait pas d’une semelle. Je fis un pas en avant pour constater le résultat de mon action ; elle me talonna.

« Je l’ai manqué, lui avouai-je en constatant qu’aucune boule de poils noirs ensanglantés ne jonchait le sol. Il ne doit pas être bien loin…

— Il est là ! »

Surprise, Séraphine lâcha sa chandelle pour s’agripper à mon bras, m’indiquant de la crosse de son bâton, l’endroit où elle avait entrevu le rat.

« Ne me dis pas que tu as peur de ces bestioles ?

— Je les déteste !

— Alors pourquoi avoir accepté cette mission ?

— Parce que nous avons absolument besoin de la récompense pour avoir le temps d’en trouver une autre rémunératrice. Alors je t’en pris, dépêche-toi de nous débarrasser de ces créatures ! Là, il est là ! »

Sautant de côté pour faire en sorte que je me tienne entre le rat et elle, la magicienne réitéra ses signes. Un coup cela vint de la droite, un autre de la gauche. Les rongeurs apparaissaient puis disparaissaient avant que je n’aie le temps de réagir. Je tranchais à droite, je piquais à gauche, m’échinant sans répit à chaque sursaut de mon amie.

Après de multiples attaques, essoufflé, en nage, je cessai mes gesticulations et regardai autour de moi. En dehors d’un oreiller en plumes d’oies étripé, et de nombreux dégâts matériels, je ne distinguai pas le moindre cadavre.

« Ils sont plus rapides qu’ils en ont l’air, soufflai-je.

— Euh, Jason… »

Lentement je bougeai la tête. Autour de nous, des dizaines de rats s’étaient amassés. Ils nous observaient. Il y en avait sur le sol, qui sortaient des caisses ouvertes, cachés dans les rayonnages. Soudain, ils se figèrent tous, leur regard accroché sur nous.

« Ils sont nombreux, non ? »

Et d’un coup, l’ensemble des bestioles se jeta sur nous. Je repris mes moulinets désespérés. La masse ennemie fit que je réussis après moult tentatives infructueuses à en tuer quelques unes. À mon côté, Séraphine se servait de son bourdon pour assommer les rongeurs qui passaient à portée. Malgré nos succès, il nous apparut rapidement que nous ne faisions pas le poids face à la multitude.

« Séri, si jamais tu as un sortilège qui pourrait nous sortir de là, je crois que c’est le bon moment… »

Mon amie réfléchit vite. Elle stoppa ses assauts pour plonger sa main dans sa ceinture de composants. Du coin de l’œil je la vis s’activer, incapable de trouver ce qu’elle cherchait. Avec frénésie elle fouillait dans chaque pochette, répandant leur contenu à terre. Enfin, elle retira une poudre semblable à la cendre qu’elle dispersa autour de nous. Elle se mit à psalmodier.

Mais déjà, ayant profité de l’arrêt de ses coups de bâton, les rongeurs s’étaient rapprochés d’elle. Agglutinés autour de ses chevilles, les premiers mordaient dans ses bottes de cuir. Les suivants se révélèrent plus téméraires et grimpèrent sur leurs congénères. À une rapidité folle, ils arrivèrent au niveau de ses genoux et bientôt, de ses épaules. Le raz-de-marée grouillant allait la recouvrir complètement.

Face à ce fiasco, elle finit par abandonner son incantation pour reprendre ses charges et moi, mes réticences à utiliser la potion d’agrandissement. Si nous voulions nous en sortir, je ne disposais pas d’autre choix. Je devais devenir un super elfe-nain !

Pour gagner un peu de temps j’intensifiai mes frappes, ce qui fit reculer la multitude. Sans attendre, je tirai alors de ma poche la fiole. Mais déjà de nouvelles bestioles, comme si leur nombre était infini, remplaçaient les précédentes. Je retirai le bouchon. Une première entama mon pantalon, ouvrant la voie aux autres. J’allais avaler le précieux liquide, quand « aïe ! ». Une douleur aiguë survint au niveau de mon mollet, aussitôt suivie d’une identique sur la cuisse. Et les rats menaçaient d’aller plus loin.

Sans réfléchir, je laissai tomber le petit flacon et me libérai de la menace immédiate à coups de poings. Et je me rendis soudain compte de mon erreur quand les rats se jetèrent sur la mixture répandue sur le sol.

L’effet fut immédiat. La dizaine de créatures qui en lapa de menues gouttes, augmenta aussitôt de volume. D’une vingtaine de centimètres, ils mesurèrent bientôt quatre fois plus.

« Je crois que c’est le moment de déguerpir ! »

Mon amie n’avait pas attendu mon conseil. Elle se trouvait déjà dans les escaliers quand je fis volte-face.

Shain et Ingrid affichèrent une mine rieuse en nous voyant sortir au pas de course, qui se transforma bien vite en air horrifié en découvrant ce qui nous pourchassait. Derrière nous, la totalité des rats émergea tel un tsunami. Il se dispersa dans l’auberge inondant le parquet des créatures enragées aux superbes proportions. En quelques secondes elles engloutirent tout ce qui pouvait l’être et, se trouvant à court de nourriture, vidèrent les lieux par toutes les issues possibles. Elles envahirent les rues, déclenchant cris d’horreur et cavalcades, et laissèrent derrière elles un véritable chaos.

Descendant les uns du bar, Séraphine et moi d’une table où nous nous étions réfugiés en attendant la décrue, je m’approchai des tenanciers.

« Mission accomplie ! Quand est-ce qu’on mange ? »

Pour une raison que je ne compris pas, mon amie et moi fûmes jetés dehors séance tenante.

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