Chapitre 10 : Désillusion
L’arme s’abattit. Focalisé sur elle, à moitié tourné tandis que je poursuivais ma course vers l’avant, je m’emmêlai les jambes et chutai en roulant de côté. Trop proche de moi, et entraîné par son élan, le basajaun ne put s’arrêter à temps. Sa massue, rien de moins qu’un tronc d’arbre débarrassé de ses quelques branches et racines, passa bien au-dessus de ma tête, tandis que lui s’empêtrait les pieds sur moi pour finir sa course dans le mur.
Sans manquer l’occasion, je me montrai prompt au rétablissement et relançai mon échappée.
« Dépêche-toi Jason, par ici ! »
Je levai les yeux du sol. Séraphine me hélait depuis la porte d’une salle dans laquelle elle disparut au moment où je la rejoignis.
« Vite, montons ! »
Les mains sur les genoux dans l’espoir de retrouver un semblant de souffle, je suivis mon amie du regard tandis qu’elle empruntait un escalier. Désespéré face à l’effort qui m’attendait encore, un coup d’œil au géant approchant me remotiva, et je m’élançai à mon tour dans les marches.
En quatre ou cinq degrés à peine, je sentis tout le poids de ma condition m’écraser. Mes cuisses me brûlaient, mes pieds lourds s’élevaient avec difficulté et je transpirais à grosses gouttes sous mon barda.
Si la pesanteur me ralentissait, la présence indéfectible de mon poursuivant monstrueux me maintenait en constant mouvement. Mais la hauteur anormale des marches m’épuisait, et je m’attendais à tout instant à recevoir un coup de l’énorme massue.
« Encore un effort ! »
Ces mots d’encouragement de mon amie sonnèrent comme une bénédiction à mes oreilles. Pourtant, en relevant la tête, je ne vis rien qui puisse justifier cela, si ce n’était un palier signifiant la fin de mon calvaire ascensionnel. La lutine guettait mon arrivée, cramponnée à la porte ouvrant sur le prochain niveau et prête à la refermer derrière nous.
Enfin j’atteignis le haut de l’escalier. Puis, quoique conscient qu’une simple porte de bois n’arrêterait pas un basajaun, je plongeai en avant et atterris pesamment sur le ventre. Aussitôt, Séraphine claqua la porte derrière moi et y colla son dos. En l’absence de verrou, elle espérait sans doute faire obstacle et bloquer l’accès. Mais je savais qu’il suffirait d’un coup d’épaule au géant pour l’envoyer voler plus loin, et j’attendis sans impatience ce moment. À ma grande stupeur, il ne vint jamais. Le basajaun se contenta de hurler sa rage de l’extérieur. Interdits, nous finîmes par l’entendre redescendre.
Je me relevai surpris. Séri et moi nous entre-regardâmes.
« Tu crois qu’il a lâché l’affaire ? s’étonna mon amie.
— Je ne vois pas pourquoi. À moins que… »
Je détournai les yeux pour embrasser du regard l’endroit où nous avions fait irruption. L’étage tout entier n’était qu’un immense étang végétalisé avec un îlot central caché par la verdure.
« À moins que quoi ? reprit la mage,
— À moins qu’une créature plus terrible encore que lui ne se terre ici, finis-je sans cesser de scruter les alentours, à l’affût.
— Regarde, là-bas !
— Qu’est-ce qu’il y a ? m’enquis-je la main sur le pommeau de mon épée.
— On dirait… Une femme ! »
En effet, dix mètres plus loin, sur la margelle qui faisait le tour du bassin, se tenait une femme. Assise sur le rebord, les jambes dans l’eau, elle nous tournait le dos. Ses longs cheveux sombres teintés de vert tombaient en cascade sur ses épaules et jusqu’à son bassin. Son aspect, mouillé et nu, me mit sur mes gardes. Autant que son chant, douce lamentation qui s’insinuait dans nos entrailles.
« Fais attention Séri, cette plainte a comme un effet hypnotique. »
Malheureusement, mon avertissement intervint trop tard. Mon amie, les yeux et la bouche grands ouverts, ne quittait pas la créature du regard.
Réalisant d’amples gestes devant elle, je tentai de lui faire retrouver ses esprits, en vain. Soudain, attirée, elle se mit en mouvement. Faisant comme si je n’étais pas là, elle se dirigea à pas lents jusqu’à la femme. Je la laissai faire, me préparant néanmoins à tout instant à dégainer mon arme. Car même si l’air enivrant sonnait paisible et amène, je préférais me méfier. Ce ne serait pas le premier piège que nous rencontrerions dans ce donjon.
À quelques pas derrière elle, j’avançai moi aussi vers cette femme qui semblait ne pas nous avoir perçus, ou que notre présence n’intéressait pas. Enfin, Séraphine arriva à sa hauteur. Elle ne bougea pas davantage. Ne montrant aucun signe de surprise, j’eus alors la preuve qu’elle nous avait bien détectés. À mon tour, je stoppai tout mouvement, un peu en retrait, et observai la scène.
Celle que j’avais pris pour une femme était en réalité une nymphe des marais, et mon coeur accéléra. J’en rencontrais une pour la première fois, mais les histoires sur ces êtres féériques ne manquaient pas en Évéapia. Quoique de nature bonne, elles n’en demeuraient pas moins farouches et n’hésitaient pas à attaquer quiconque se montrerait menaçant. Pour l’heure, elle ne semblait pas hostile à notre égard, trop absorbée par le monstre agonisant devant elle.
L’animal ressemblait à un félin. Il possédait d’ailleurs la taille et l’aspect antérieur d’un tigre à dents de sabre. Cependant, la queue d’un marsouin se trouvait en lieu et place de ses pattes arrières. Sa tête reposait sur les genoux de la nymphe. Tout son corps s’étalant sur le rebord de pierre. Sa respiration se faisait douloureuse et bruyante. Il était recouvert de profondes blessures.
Toujours en proie aux cris de complainte émis par la fée, Séraphine esquissa un mouvement en direction de l’animal marin. Aussitôt, je saisis ses poignets entre mes mains et stoppai son geste. Avec toute la lenteur de sa torpeur, elle releva alors la tête vers moi et m’interrogea d’une voix que je compris être celle de la nymphe :
« Pourquoi m’empêches-tu de soigner cette pauvre bête ?
— Parce que tu es une mage et que tu ne possèdes pas le pouvoir de soigner. En plus, il a été empoisonné, fis-je en pointant du doigt le sang verdâtre qui s’échappait de ses plaies. Si tu le touches, tu risques de t’empoisonner à ton tour.
— Et pourtant nous ne pouvons le laisser ainsi, poursuivit-elle.
— Je peux l’aider. »
De la même manière que mon amie l’avait fait quelques secondes plus tôt, la nymphe leva sans diligence son regard sur moi, interrogateur.
J’avalai ma salive. Ce que je m’apprêtais à faire n’allait certainement pas lui plaire. Je redoutais une violente réaction.
J’observai le félin marin soudain pris de convulsions, et me décidai enfin. D’une main ferme je tirai mon épée et sans plus tarder portai l’estocade à la bête. La pointe pénétra dans sa nuque et s’enfonça sur plusieurs centimètres jusqu’à rencontrer une résistance au niveau de la colonne vertébrale. Je retirai la lame en même temps qu’il fermait les yeux définitivement.
Malgré cet acte que je venais de commettre, et la crainte de représailles, je replaçai mon arme à mon côté avant de me tourner vers la nymphe. Ses grands yeux noirs me fixaient, durs et remplis de haine. Pourtant, elle n’eut pas un geste agressif. Sans me quitter du regard, elle déposa la tête de l’animal sur la pierre et se leva pour me faire face. À nouveau, elle parla à travers la bouche de la lutine.
« Merci. »
Enfin, elle fit volte-face et plongea dans les profondeurs du bassin et je la regardai disparaître.
Comme si elle se réveillait, mon amie sortit au même instant de sa torpeur pour rejoindre notre réalité. Elle observa le tableau devant elle de ce monstre bleuté mort.
« Que s’est-il passé ?
— Tiens, prends ces chaussettes et mets-les sur tes mains.
— Quoi ? Mais pourquoi je ferais ça ?
— Aide-moi à le tirer plus loin. Il ne faudrait pas que le poison qui s’échappe de ses veines viennent polluer le lac. Et ces chaussettes te protégeront également. »
Malgré la difficulté à trouver une prise et le poids du félin, nous réussîmes à le déplacer de telle sorte qu’il ne menace plus l’intégrité de l’étendue d’eau.
« Voilà une bonne chose de faite. Tiens, qu’est-ce que c’est que ça ? »
Revenant près du bord je saisis dans une main une paire de bésicles et dans l’autre un insigne monté en broche. Il ressemblait à une algue verte.
« Ça n’était pas là à l’instant ! remarqua Séraphine.
— Non, confirmai-je.
— Tu crois que c’est la nymphe qui nous a fait des cadeaux ?
— Possible… Tiens, fis-je en lui tendant les lunettes. Je n’en ai pas besoin.
— Pas très utile comme cadeau, j’en ai déjà une paire… Et ça, qu’est-ce que c’est ?
— Aucune idée… »
Ne souhaitant pas offenser notre bienfaitrice, nous emportâmes nos présents respectifs. Moi, j’accrochai la broche à ma tunique et la lutine posa ses lunettes sur sa tête. Puis, avisant un escalier qui menait à première vue au prochain niveau, nous quittâmes les lieux.
« Même si l’expérience y fut déplaisante, cet étage aura au moins eu le mérite d’être rapidement franchi ! » Lançai-je en jetant un dernier coup d’œil au cadavre du naga.
« Droite ou gauche ? » demanda mon amie une fois les marches grimpées.
Nous venions de rejoindre un nouveau palier et devions maintenant choisir quelle direction prendre.
« Dans un labyrinthe, faut toujours tourner dans le même sens ! lançai-je plein d’assurance.
— Mais on n’est pas dans un labyrinthe, on est dans un donjon. Alors c’est quoi ta théorie pour ce genre d’endroit ?
— Bah, je suppose que la règle s’applique ici aussi…
— Donc… ?
— Droite !
— Pourquoi ? On n’a tourné qu’une fois à droite depuis qu’on est entrés.
— C’est comme ça, faut pas demander.
— Le sixième sens du nain, je suppose ?
— Je ne suis pas un nain ! »
Quoique piqué au vif, je ne pris pas la peine de lui rappeler, encore, ma nature d’elfe-nain.
« Bizarre… »
Alors que je m’apprêtais à poser un premier pas dans le couloir désigné, Séraphine me coupa dans mon élan.
« Quoi ?
— Ces bésicles ne servent pas à voir dans le noir, m’expliqua-t-elle tout en testant les objets offerts par la nymphe.
— À quoi elles servent alors, sinon ?
— Aucune idée. »
Je haussai les épaules. Cela ne me concernait pas, mes origines jouant à mon avantage. Je m’élançai dans le couloir d’un pas décidé.
« Euh, tu te souviens qu’il y a peut-être des pièges dissimulés un peu partout ? Est-ce qu’on ne devrait pas avancer plus prudemment ?
— Tu te souviens que je suis un voleur capable de détecter et désamorcer les pièges ?
— Permets-moi de te corriger : tu aimerais devenir un voleur capable de ce genre de prouesses, mais pour le moment tu n’en es pas un. Tu n’as même pas d’outils de crochetage !
— Je n’en ai pas besoin…
— Oui, je sais, tu as ton trousseau de clefs… »
Dans son ton, je saisis une pointe de raillerie et me tus. En même temps, je ralentis l’allure. Elle avait raison, mais cela me coûtait de l’admettre, et je ruminais ses propos intérieurement.
Le couloir tourna sur la gauche. Sans nous poser de questions, nous poursuivîmes, mais une drôle d’impression me frappa soudain. Était-ce les ténèbres, soudain devenus plus profonds ? Ou le plafond se trouvait-il plus bas que dans le reste du bâtiment ? Je ne parvins pas à déterminer l’origine de mon malaise, mais je perçus dans les murmures de mon amie une nervosité inhabituelle.
« Dommage que ces bésicles ne permettent pas de voir dans le noir, parce qu’avec cette obscurité, deux paires n’auraient pas été de trop ! Tu ne sens pas quelque chose d’étrange ici ?
— Bof… répondis-je, mais sans conviction. »
La lutine replaça ses lunettes de départ sur ses yeux, les autres sur son front.
« On dirait un opossum brun à quatre yeux ! lançai-je aussitôt dans l’espoir de me détendre.
— Au lieu de te moquer, ouvre-nous cette porte.
— Quoi ? »
Concentré sur l’air ridicule de mon amie et l’atmosphère étouffante qui régnait, je ne remarquai qu’à l’instant la porte. Ou le pan de mur. Car rien n’indiquait que nous pouvions poursuivre dans cette voie, en dehors d’un trait de peinture qui symbolisait grossièrement l’encadrement d’une porte.
« Regarde, il y a quelque chose d’écrit au-dessus.
— “Passez ou restez”.
— Qu’est-ce que ça veut dire ?
— Je ne sais pas. On dirait un genre d’énigme. Je suppose qu’en la résolvant la porte s’ouvrira.
— Alors qu’est-ce qu’on fait ?
— Ça n’est pas toi qui disais, je cite “une porte, ça m’a jamais arrêté, surtout s’il faut utiliser sa tête” ? Alors utilise ta tête !
— C’est parti !
— Hein ? »
J’expirai un bon coup, et m’élançai. Le sommet du crâne en avant, je n’avais pas pris le temps d’hésiter. L’impact était imminent. Et je passai à travers la pierre.
« Non, mais je rêve ! Tu aurais vraiment défoncé cette porte avec ton crâne ? s’emporta Séraphine en me rejoignant.
— C’est toi qui m’as dit de me servir de ma tête !
— Pour te dire de réfléchir !
— Oh… N’empêche que si on avait fait selon ta méthode, on y serait encore !
— C’est sûr que si on attend que quelque chose sorte de ta caboche…
— En attendant, qui du mage ou du voleur a encore détecté l’illusion ?
— Félicitations, tu auras le droit à une médaille…
— Allez, te fâche pas ! »
Tout en disant cela, je lui flanquai une bonne claque dans le dos qui fit tomber sa seconde paire de lunettes sur la première.
« Qu’est-ce que c’est que ça ?
— Oups, désolé, fis-je en attrapant à deux doigts ses bésicles tombés pour lui remettre sur le front.
— Non, attends ! »
Me les arrachant des mains, elle les repositionna sur les premières et se mit à regarder tout autour de nous.
« Je le crois pas !
— T’es sûre que ça va ? J’ai l’impression que sans le vouloir ma tape t’a complètement chamboulée. Je ne maîtrise pas ma force.
— Mais non, ça n’est pas ça ! Ce sont ces lunettes.
— Quoi, qu’est-ce qu’elles ont ces lunettes ?
— Vois par toi-même. »
Séraphine retira les objets de son nez et je les passai à mon tour. Comme elle, je regardai le couloir, le plafond, l’ouverture dans le mur…
« Oh ! m’exclamai-je soudain.
— Tu as remarqué ?
— Avec ça, tu n’as plus besoin de développer tes sens pour la détection des illusions, la taquinai-je. Elles te les dévoilent toutes seules !
— Oui, merci de me rappeler que je ne suis encore qu’une mage débutante… »
Ses deux paires de lunettes campées sur ses yeux, ce qui ne manqua pas de me faire sourire, nous reprîmes notre avancée plus enjoués.
« Tu crois que ma broche est capable de cracher du feu ? lançai-je enthousiaste à cette idée.
— Dans ce cas, elle aurait plutôt eu une forme de flamme, pas de feuille verdâtre.
— Tu as raison… Si ça se trouve elle me permet de lancer des lianes pour attaquer mes ennemis !
— Je n’ai jamais entendu parler d’un objet qui donnerait un tel pouvoir. S’il s’agit vraiment d’une broche magique, il faut sans doute un mot de pouvoir pour actionner son effet… Mais à mon avis, ça n’est rien de plus qu’un simple bijou.
— Non. Il y a forcément une raison pour que la nymphe m’ait offert cette boucle.
— Dommage qu’elle n’ait pas pris la peine de nous l’expliquer… »
À un angle, nous tournâmes sur la gauche. À une dizaine de mètres de notre position, sur la droite, deux flambeaux brûlaient accrochés à un mur et entourant une porte. Si la peur du noir ne m’atteignait d’ordinaire pas, même dans des endroits particulièrement exigus comme les galeries d’une mine, dans ce donjon où les plafonds s’élevaient pourtant à plus de trois mètres de hauteur, et en particulier dans ce dernier couloir, l’obscurité se révélait oppressante. Comme si toutes les particules présentes dans l’air avaient pour mission de nous écraser. En voyant ces seules flammes, faibles et pourtant agitées et pleines de vie, je sentis mes poumons s’emplir d’un souffle nouveau. L’atmosphère pesante s’écarta, comme laissant enfin la place à l’aura invisible qui m’entourait.
« Qu’est-ce qui vient de se passer ? s’étonna Séraphine.
— Je ne sais pas. J’ai l’impression d’être plus léger. Et ça n’est pas lié à ce jambonneau que j’ai mangé plus tôt. »
La magicienne se retourna vers le couloir d’où nous venions. Les ténèbres y occupaient tout l’espace tels de l’eau dans un bassin.
« Je crois que j’ai compris. Quelqu’un a certainement jeté un sort de pesanteur obscure. Il permet d’accroître l’opacité d’un lieu et de la rendre écrasante. Parfait pour quelqu’un qui serait claustrophobe, mais peu utile en dehors de ce cas. Surtout qu’une simple torche permet d’en dissiper l’effet.
— Et qu’est-ce qui se passerait si quelqu’un de claustrophobe venait à pénétrer dans cette zone ?
— Oh, il serait aussitôt pris de panique. Incapable de bouger il finirait par suffoquer et mourrait.
— Pas très réjouissant comme fin… »
Quoique non affectés par cette magie nous nous écartâmes sans tarder, savourant notre complète liberté.
Nous progressions vers la lumière. Face à nous, le couloir se poursuivait. Nous stoppâmes notre avancée à quelques pas de la porte.
« Tu as entendu ? murmurai-je.
— Oui, répondit la lutine sur le même ton sourd. On dirait des bruits de métal… Des explosions aussi.
— Et des hurlements ! Il y a un combat qui est en train de se dérouler là-dedans ! On ferait peut-être mieux d’attendre que ça se calme.
— Mais peut-être qu’il s’agit de Darken et son groupe ? Si ça se trouve, ils ont besoin de notre aide !
— D’après ce que j’ai cru comprendre, ce Darken, ça n’est pas de la bleusaille. Alors s’il a besoin d’aide, je ne vois pas très bien ce que nous pourrions lui apporter…
— N’empêche qu’on ne peut quand même pas rester là à attendre et les écouter se faire massacrer.
— Et pourquoi pas ?
— Non ! Allez, on y va ! »
Séraphine tendit le bras pour saisir la poignée de la porte. Quand celle-ci s’ouvrit à la volée, laissant s’échapper un homme que nous reconnûmes sans difficulté, pour être celui de la taverne de Iolcos. Il n’eut pas un regard pour nous et fila comme une flèche dans la partie du couloir que nous n’avions pas explorée. Et soudain “clic”…