Le donjon des mystères (chapitre 6)

Chapitre 6 : Nabot le ninja

« C’est étrange…

— Je ne te le fais pas dire. Qui aurait pensé qu’un humain grillé aurait la même odeur qu’un cochon passé à la broche ?

— Mais non ! Le piège était amorcé, or nous savons que Darken et son groupe sont entrés dans le donjon il y a un peu plus d’une heure.

— Et alors ?

— Il y a quelqu’un qui a remis ce piège en marche entre le moment où ils sont passés et notre arrivée…

— Ou alors ils sont entrés par une autre porte !

— Oh ! Oui, tu as sans doute raison. Sinon, cela impliquerait que le maître du donjon n’est pas loin…

— Bon alors, qu’est-ce qu’on fait ?

— Quoi, qu’est-ce qu’on fait ? On entre bien sûr ! »

Séraphine avait décrété cela en jetant un œil au paladin calciné. Durant la folie qui l’avait étreint il s’était jeté dans le sable de la zone empoisonnée par la magie et avait fini par s’éteindre. Difficile de savoir du feu ou de la puanteur ce qui l’avait tué.

Sur le dos, ses yeux hagards fixaient dans une immobilité définitive le ciel. Les parties de son corps non recouvertes par son armure avaient noirci et s’étaient craquelées, donnant l’impression d’une peau de dragon.

Maintenant, le maléfice semblait faire son œuvre. Les effluves mortelles s’agglutinèrent autour de son corps. Invisibles jusqu’à présent, leur extrême concentration les rendit tangibles. Telles de l’acide, elles mangèrent la chair, les muscles, les organes, jusqu’à la moelle de l’homme. Ne resta bientôt plus que les os d’une blancheur surréelle. Et elles s’évaporèrent de nouveau. Mais, même sans les voir je sentais toujours leur présence.

Je détournai les yeux et reportai mon attention vers l’intérieur de l’édifice. Face à l’entrée se dressait un mur. Idem sur la gauche. Nous étions ainsi contraints de prendre à droite. De façon circonspecte, je me penchai par l’embrasure de la porte.

Notre unique possibilité ressemblait à un simple corridor qui bifurquait après une dizaine de mètres sur la gauche.

« Tu es sûre de toi ?

— Que fais-tu de ton rêve de gloire et de célébrité ?

— Bah, ça pourra attendre demain !

— Certainement pas ! Allez !… »

En disant cela, mon amie fit un premier pas dans le donjon, non sans avoir au préalable examiné chaque recoin de la porte. D’un pas léger elle posa son pied sur une dalle en terre rouge. Elle attendit quelques secondes qu’aucun « clic » ne retentisse et finit par pénétré toute entière.

« Allez, viens ! Me sermonna-t-elle.

— S’il faut faire attention à chaque pas que l’on fait, on n’est pas sorti ! Grognai-je.

— T’es pressé ?

— Ben, j’ai toujours pas mangé !

— Je croyais que tu n’avais plus faim ?

— Ça, c’était à cause de la puanteur dehors, mais maintenant, mon estomac a retrouvé l’appétit. »

Comme pour valider mes propos, un gargouillis sonore se fit entendre.

« Si tu pouvais dire à ton ventre de faire moins de bruit, cela nous faciliterait peut-être la tâche.

— Ça n’était pas le mien ! Protestai-je.

— Si ça n’était pas le tien, c’était celui de qui ? »

Sa question resta en suspens tandis que nous cherchions à percevoir le moindre mouvement nous alertant d’un danger. Mais pour l’heure, rien ne semblait bouger.

Nous finîmes par nous décider à avancer. Consciencieusement Séraphine appuyait du bout de son bourdon sur chaque dalle devant nous. De mon côté, j’avais tiré mon épée et moulinais dans le vide. L’un comme l’autre nous efforcions de détecter les pièges. Nous n’avions clairement pas envie de finir carbonisés comme un certain paladin. Pour l’heure, nous n’avions pas déniché le moindre petit mécanisme qui pourrait nous causer une funeste blessure.

« Si j’avais su que c’était aussi fatiguant de partir à l’assaut d’un donjon, je me serais davantage entraîné ! Décrétai-je au bout d’un moment en cessant mes gesticulations pour souffler.

— Et ce n’est que le début, m’annonça la lutine. Regarde ! »

Je me retournai. Nous n’avions parcouru en tout et pour tout que trois mètres.

« Bon, je pense qu’il faut changer notre technique !

— Où est-ce que tu vas ? »

Sans explication, je revins sur nos pas et sortis du bâtiment. Un coup d’œil à gauche puis à droite, je repérai ce dont j’avais besoin. Je pris une profonde inspiration, retins mon souffle et m’élançai. En deux enjambées je me retrouvai au niveau du paladin. Encore quelques autres et j’atteignis un second cadavre, puis un troisième. Bientôt, je pus revenir sur le seuil du donjon et retournai à l’intérieur.

« Mais qu’est-ce que tu as fait ? »

Mon amie n’avait pas bougé d’un pouce pendant mon absence.

« Et qu’est-ce que c’est que tout ça ? »

Les bras chargés de pièces d’armures et d’ossements humains et autres, j’allai de nouveau me planter à côté d’elle.

« Tu vas voir. »

Tout en disant cela, je balançai mon pesant chargement le plus loin possible devant nous. Puis, avant que l’ensemble n’ait eu le temps de retomber, je tirai Séraphine par l’épaule et nous nous allongeâmes face contre terre sur le sol. Les mains par-dessus la tête, nous attendîmes patiemment que tout mouvement cesse. Enfin, nous levâmes les yeux et contemplâmes mon œuvre.

Des crânes, des tibias et autres os jonchaient le dallage. De la même manière, des heaumes, genouillères ou cubitières s’étaient répandus dans l’ensemble du couloir.

« C’est bon, tu es content ? Maintenant tout le monde est au courant que nous sommes là ! Gronda la magicienne.

— Vu les cris d’agonie de l’autre tout à l’heure, tout le monde le savait déjà, répliquai-je.

— C’est pas faux.

— Au moins on est sûrs qu’il n’y a pas de piège dans cette zone ! Lançai-je fier de moi.

— C’est une façon de faire qui ne manque pas d’originalité.

— Je vais prendre ça pour un compliment. Allez, on peut avancer. »

Nous nous remîmes sur nos pieds et marchâmes quelques mètres de plus. Là, le corridor marquait un tournant sur la gauche.

« Attends ! Et j’indiquai à Séraphine de s’arrêter.

— Quoi encore ? Ne me dis pas que tu comptes à nouveau lancer tout ton fatras ?

— Chut ! M’insurgeai-je à voix basse en approchant à pas feutrés de l’angle.

— On peut savoir ce que tu fais encore ? Retenta mon amie d’un ton plus bas.

— Je vais essayer de voir si personne ne nous attend au coin, murmurai-je.

— Et explique-moi pourquoi tu te mets à quatre pattes ?

— C’est évident ! Si quelqu’un est prêt à nous cueillir, il aura les yeux rivés vers le haut et ne se rendra pas compte que je l’observe par en bas. C’est une technique que j’ai lu dans Nabot le ninja !

— Tu es au courant que c’est un livre de fiction ? Il n’y a jamais eu de nain ninja dans toute l’histoire d’Ohorat ! »

Je ne pris pas la peine de répondre à mon inexpérimentée d’amie et avançai la tête. Doucement. Tout doucement.

« Et que fais-tu s’il s’agit de quelqu’un de petite taille ? »

La lutine finissait à peine sa question que je me retrouvai nez-à-nez avec une créature à l’air amphibien. Surpris, je me jetai en arrière, évitant de justesse sa langue de grenouille. Sur les fesses, je reculai aussi vite que cette position inconfortable me le permettait.

« Attention à sa langue ! » Cria Séraphine.

Tandis que je cherchais à m’éloigner, l’organe buccal s’élança à nouveau dans ma direction. Il allait m’atteindre. Quand il rencontra juste avant d’impacter ma joue, le heaume du paladin calciné que mon amie avait eu la brillante idée de jeter.

Je me remis sur pieds et m’installai, épée en main, au côté de Séraphine. Elle, tenait son bourdon tendu devant elle.

Pendant que la créature était occupée à mastiquer, sans doute pour faire passer la douleur, je l’observai. Menue, sa taille avoisinait celle d’un chat. Sa posture quant à elle, rappelait celle d’une grenouille. Pourtant elle portait sur le dos une carapace à l’image d’une tortue et possédait un bec tel un oiseau. Dernière caractéristique qui me frappa : son crâne se présentait creux et entouré de cheveux noirs d’encre. Dans la cavité crânienne se mouvait un liquide à l’air aqueux.

« Qu’est-ce que c’est que ce machin ? Pestai-je à l’instant où elle terminait de se remettre du coup reçu.

— Il me semble qu’il s’agit d’un kappa. Un monstre des marais réputé pour attirer toute créature dans l’eau afin de la noyer.

— Alors on n’a rien à craindre : il n’y a pas l’ombre d’une étendue d’eau dans le coin !

— Elle a également la capacité de paralyser avec sa langue et adore ensuite dévorer ses victimes alors qu’ils sont encore conscients…

— Oh… »

Soudain, le batracien bondit. D’une seule impulsion il parcourut les trois mètres qui nous séparaient de lui. À nouveau pris au dépourvu, je ne réagis que trop tardivement lorsque sa langue s’échappa de sa bouche dans ma direction. Par chance, mon amie parvint à me pousser juste à temps pour que l’attaque rate. Qu’à cela ne tienne, le kappa n’avait pas dit son dernier mot. Sa langue rangée, il sauta sur Séraphine qui tomba à la renverse. Aussitôt il en profita pour venir lui griffer le visage.

Je décidai d’intervenir. L’épée maintenue fermement à deux mains, je tranchai l’air horizontalement. Mon coup n’eut pas l’effet escompté. Ma lame rencontra la carapace du monstre. J’aurais frappé dans une pierre que le résultat aurait été le même : je ne parvins pas à briser son armure naturelle. Néanmoins, le choc l’éloigna de ma compagne d’aventure qui, libérée, put se relever.

Cependant, le kappa ne nous laissa pas de répit. Utilisant la puissance de ses pattes arrières, il bondit une nouvelle fois et atterrit dans mon dos. À peine venais-je de tourner les talons, que l’animal me lançait ses membres postérieurs dans les reins. La violence de son offensive me renvoya à terre. J’aperçus sur le côté Séraphine tenter une attaque directe avec son bâton de mage, mais il s’était déjà envolé vers une autre position.

Furieux d’être ainsi malmené par une si petite créature, je saisis un tibia qui traînait sur le sol à portée et le lançai. Comme j’aurais pu m’y attendre, l’os ne rencontra que l’air. Le kappa changeait de place plus vite qu’une puce d’hôte.

« Est-ce que tu aurais une idée par hasard de comment nous débarrasser de ce truc ? Questionnai-je sans détourner mon attention de notre adversaire toujours en mouvement.

— Sauf erreur, il faut que nous parvenions à lui faire baisser la tête.

— Oh, tu veux qu’il se tire la langue dessus et qu’il se paralyse lui-même ? Bonne idée !

— Mais non ! Il faut faire en sorte que tout le liquide qu’il a sur le crâne tombe. Car c’est la source de sa vitalité.

— Quoi, cette substance qui a l’air toute visqueuse ?

— Oui.

— Et comment veux-tu que nous fassions si nous n’arrivons même pas à le toucher ? »

Tandis que j’interrogeai la lutine, le kappa s’élançait encore. Une envolée à droite, un saut à gauche, devant, derrière… Il n’essayait pas de nous attaquer, se contentant de nous faire tourner en bourrique.

Dans le même temps, je taillais de ma lame en tous sens. Je n’affrontais que le vide.

Séraphine ne rencontrait pas plus de réussite. Une main tendue en avant, son bourdon dans la deuxième, elle jetait de petits sorts qui explosaient à un rythme soutenu. Pourtant, rien ne semblait pouvoir atteindre l’animal sauteur.

Quand soudain, je partis à la renverse. Agacé par la situation, je n’avais pas prêté attention à la jambière qui gisait sur le sol. Reculant, je m’étais pris les pieds dedans. Dans ma chute je lâchai mon arme qui, par un hasard qui n’arrive qu’une fois dans sa vie, alla heurter la créature en train de bondir. Touchée au menton, elle pencha la tête de côté avant de retomber sur les dalles. Une infime portion du liquide présent sur son crâne s’échappa alors. Il n’en fallut pas plus.

Le kappa hésita une seconde, mais finit par reprendre sa danse aérienne, avec une intensité bien moindre. Il semblait d’un coup complètement impuissant. Ses bonds avaient perdu en vigueur. Il ne parvenait plus à passer par-dessus nos têtes et se contentait de nous esquiver de côté. De la même manière, ses mouvements se faisaient plus lents. Sa langue qui sortait de temps à autres cherchant à nous tétaniser, ne parvenait plus à me surprendre. Malgré mes déplacements un peu lourdauds, j’esquivais l’organe sans plus de difficulté.

Séraphine et moi nous regardâmes d’un air entendu. Nous retrouvions espoir.

Nous repartîmes à l’assaut. Mon amie prit l’initiative de l’offensive. Sa magie éclatait de plus belle tout autour du malheureux batracien. Bientôt, il se retrouva acculé contre un mur. Il chercha bien à s’échapper de ce traquenard, mais chacune de ses tentatives se soldait par une nouvelle charge surnaturelle.

Et son énergie se déversait petit-à-petit hors de son contenant.

Je profitai du fait qu’il soit coincé. Je pris un humérus à deux mains. Un peu d’élan. Je le frappai de toutes mes forces. Il reçut l’attaque en plein bec. Assommé, il s’effondra tandis que les dernières gouttes de sa vitalité se répandaient sur le sol froid.

Au-dessus de lui, j’attendis encore quelques secondes pour m’assurer qu’il ne nous causerait plus de soucis.

« Voilà une bonne chose de faite ! Lançai-je ensuite en me débarrassant de ma matraque. Finalement, il n’était pas si redoutable que ça !

— Dit-il alors qu’il a failli mourir dévoré…

— Oui, bah comment je pouvais savoir qu’il pouvait paralyser avec sa langue ? D’ailleurs, comment tu connais tous ces trucs sur les monstres ?

— Je lis des livres, moi !

— Quoi ? Moi aussi ! J’ai lu toute la série des Nabot le ninja ! C’est très instructif. J’ai appris plein de choses grâce à lui.

— Oui ben la prochaine fois, garde tes techniques pour toi…

— Au fait, ton Darken et ses petits copains, ils ne sont finalement pas si forts que ça ! Sinon, comment expliques-tu qu’ils aient laissé s’enfuir une grenouille ?

— Peut-être parce qu’ils en avaient déjà tué deux douzaines ? »

Je ne compris pas de suite ce que voulait dire la lutine. Parti récupérer mon épée, je ne la rejoignis qu’une fois après avoir tourné à l’extrémité du corridor.

« Par tous les nains ! »

Je demeurai bouche-bée devant le spectacle qui se présentait à nous. Comme l’avait indiqué mon amie, une vingtaine de kappas gisait là. Cependant, impossible de savoir précisément combien se trouvaient étendus, car des membres sans corps traînaient partout. De tous côtés, les dalles avaient pris une teinte rouge sombre et des éclaboussures étaient venues entacher les murs. Seul un coin avait été épargné par l’hémoglobine, carbonisé par un sortilège de feu. Trois créatures aussi mal en point que notre vaillant paladin, s’entassaient là.

« Si mon dernier repas n’avait pas été si loin, je l’aurais probablement recraché ! » Avouai-je en examinant cette scène sanglante.

Séraphine ne répliqua pas, mais son visage blême en disait suffisamment.

« Continuons d’avancer », proposa-t-elle après un temps.

Je n’objectai rien, trop content de quitter ce théâtre de désolation.

Lentement, nous entamâmes notre avancée parmi les cadavres de kappas. Tandis que la lutine enjambait les membres désormais immobiles, zigzaguant entre les corps, je filai en ligne droite, insouciant de ce sur quoi je posais les pieds.

« Qu’est-ce que c’était ? Hurla soudain mon amie.

— Quoi ?

— J’ai marché sur quelque chose ! S’affola-t-elle sans oser bouger davantage.

— C’est juste une langue, la rassurai-je. D’ailleurs, ça me donne une idée ! »

Dans la pénombre, car la lumière du jour ne nous parvenait plus aussi clairement à force de nous éloigner de l’entrée, je la rejoignis. De mon sac, je sortis un tissu légèrement brûlé.

« Qu’est-ce que c’est ? Ne me dis pas que… Tu as récupéré le foulard du paladin !

— Je ne pouvais quand même pas l’abandonner comme ça ! Quelque part une pauvre malheureuse attend probablement le retour de ce type. La moindre des choses que l’on puisse faire, c’est de lui rapporter son foulard.

— Alors c’était vrai ? Il y a bien une part elfique et sensible sous cette carapace de nain bourru !

— Pfff ! Fis-je et j’utilisai le tissu afin d’emballer l’organe buccale.

— Ah non… Beurk, mais c’est dégoûtant ! Qu’est-ce que tu fais ?

— Ça peut toujours servir, me contentai-je.

— Attends une minute, tu as l’intention de te servir de cette langue pour paralyser qui ? Et comment comptes-tu t’y prendre ? Tu vas la jeter sur les gens ? Sourit-elle. As-tu conscience que le kappa est la créature la plus basique que l’on puisse trouver dans un donjon ? Déjà dans la bouche de son propriétaire, donc avec toute la vélocité possible, cette langue n’atteint que les enfants et les vieillards ! Alors j’ai un peu de mal à voir quel monstre ou individu pourrait se faire avoir par une telle arme…

— On verra bien », et je conclus la discussion en rangeant le mouchoir dans ma poche.

Nous reprîmes notre marche. Séraphine avec une prudence extrême. Moi, indifférent.

J’atteignis le premier la fin du charnier, et du corridor. Dans le mur devant moi, je repérai une porte que je n’avais pas vu jusque-là. Elle se trouvait dans le coin calciné et avait pris la couleur de la zone.

Mon amie mage me rejoignit une minute après. Elle avait rechaussé ses lunettes de vision dans le noir.

« Je crois que nous n’avons pas d’autre choix », annonça-t-elle en s’approchant.

J’opinai et, à pas prudents, nous allâmes jusqu’à la porte. Elle n’était pas fermée. Une dizaine de centimètres laissaient entrevoir l’encoignure d’une pièce. De notre position, aucun mouvement ne nous apparaissait.

Cette situation me rappela une scène de Nabot le ninja contre les draugar. Tandis qu’il venait de s’introduire dans le repère de ces êtres vampiriques, il s’était retrouvé contraint de traverser leur salle d’armes. Or il savait, pour les avoir entendues se mettre en place, que sitôt la porte d’accès ouverte, ces viles créatures le transperceraient de leurs carreaux. Ni une ni deux, il avait enfoncé la porte et effectué une roulade. Surprenant ses adversaires, il s’était retrouvé au milieu d’eux. Les traits tirés passèrent bien trop haut pour l’atteindre. Il n’avait eu alors plus qu’à pourfendre ses ennemis au moyen de ses dagues.

Je fis signe à la lutine.

« Quoi ? »

Je réitérai mon geste.

« Mais quoi ?

— Recule ! » m’emportai-je.

Elle s’écarta, et soudain, je donnai un violent coup de pied dans la porte. Avant que celle-ci ne heurte le mur, je m’élançai dans la pièce. Je posai mes mains sur les dalles, rentrai la tête et poussai sur mes jambes pour réalisé un roulé-boulé. Malheureusement, loin d’être aussi entraîné que Nabot le ninja, je terminai ma culbute sur le dos.

J’étais sans défense, incapable même de saisir mon épée si besoin. Quand une forme se pencha au-dessus de moi.

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