Chapitre 8 : Coup de massue
« On peut savoir à quoi tu joues ? »
Rassuré de constater qu’il s’agissait seulement de mon amie Séraphine qui s’était penchée au-dessus de moi, je me remis sur pieds après ma cascade quelque peu ratée.
« Non, laisse-moi deviner : Nabot le ninja ? » reprit-elle en levant les yeux en l’air.
Je ne répondis pas, me contentant de grogner de mécontentement et évitant à tout prix son regard que je savais moqueur.
« Bien, qu’avons-nous là ? »
Une sombre pièce s’ouvrait devant nous. Une atmosphère fraîche et humide s’en dégageait, comme si nous nous trouvions dans une grotte souterraine. D’ailleurs, les cloisons n’étaient pas faites de pierres entassées les unes sur les autres. Il s’agissait tout bonnement des parois brutes d’une caverne dont la plupart apparaissaient recouvertes de mousse.
« Le concepteur de ce donjon a bien fait les choses, s’émerveilla Séraphine. Il a reproduit l’habitat des kappas. Regarde, il a même fait creuser un petit bassin ! »
Je suivis son doigt des yeux. En effet, dans le coin droit se trouvait une fosse remplie d’une eau fangeuse et agrémentée de plantes des marécages. Au fond, deux cailloux renvoyaient une lumière diffuse qui accentuaient l’impression boueuse.
Le reste de la pièce était plongé dans l’obscurité. Mais cela ne me dérangeait pas. Contrairement aux lutins obligés de s’équiper de ridicules lunettes de vision dans le noir, les nains étaient nyctalopes. Cette caractéristique s’avérait relativement utile pour mon peuple adepte des mines, et je m’en rendais compte maintenant, pour moi dans cette situation.
Comme l’avait indiqué mon amie, tout avait été fait pour reconstituer la tanière des crapauds-tortues. Des stalactites et stalagmites de tailles variables, tombaient ici, montaient là, et allaient jusqu’à former par endroits des serpentins de roche. Des gouttes d’eau ruisselaient du plafond sur les parois et le sol pour finir leur course dans le bassin.
« On dirait qu’il y a des fuites à l’étage… »
En face de la porte, je repérai un pan de mur d’un mètre à peine de large, construit en briques et mortier. Sur la gauche, une ouverture devait conduire vers la suite du donjon. Avec précaution, pour ne pas me retrouver une nouvelle fois sur les fesses, j’avançai dans cette direction. Séraphine me talonnait.
« Qu’est-ce que c’est que ça ?
— Vu tous ces petits os par terre, je dirais que c’est la salle à manger des kappas !
— Oui, ça j’avais remarqué, fis-je sans cacher mon agacement. Mais elle est où la porte ?
— Quelle porte ?
— Ben, la porte pour sortir de là et continuer notre aventure ! Ne me dis pas que ça y est, nous avons atteint la fin du donjon et nous n’avons plus qu’à faire marche arrière et nous en aller ?
— Hum, je suis aussi perplexe que toi. Peut-être que nous avons manqué une porte dans le couloir ? Cela ne serait pas étonnant ! Entre notre combat et ces horreurs que nous avons vu… »
Tandis que Séraphine revenait sur nos pas, j’examinai la grotte. De temps à autre, j’aposais ma main sur la paroi espérant détecter une anomalie. Cependant, je ne remarquai rien. Cette reproduction se révélait parfaite.
En pleine réflexion j’allais me pencher au-dessus du plan d’eau.
« C’est certainement Darken qui a jeté un sort de lumière sur ces deux cailloux pour se rendre compte de la profondeur, m’informa la mage qui m’avait rejoint. Je n’ai pas déniché de porte dans le couloir, conclut-elle.
— Tu sais nager ?
— Bien sûr, pourquoi ?… Oh ! Tu penses que nous devons plonger là-dedans pour atteindre la suite ? C’est vrai que les pierres ont été arrêtées par ces aspérités sur les bords de la fosse, et on ne distingue pas le fond.
— Alors ?
— Alors, je n’ai pas très envie de mettre les pieds là-dedans !
— Je crois que nous n’avons pas trop le choix si nous voulons continuer.
— On y va ensemble ?
— Le passage est trop étroit alors, les dames d’abord ! »
Ce fut au tour de Séraphine de se mettre à râler. Pourtant, elle finit par se résigner. Avec une mauvaise volonté évidente, elle rangea son chapeau et ses bottes dans son sac et y accrocha son bourdon. Puis, elle se jeta à l’eau ! Du moins, elle trempa ses doigts de pieds dans la vase.
« Elle est gelée ! Il n’est pas question que je plonge ! On trouvera un autre… Aaahhh ! »
Tandis qu’elle cherchait à se défiler, j’avais pris l’initiative de… la pousser. À la suite de quoi elle disparut d’un coup sous la surface pendant plusieurs secondes avant d’émerger, folle de rage et couverte de vase.
« Non, mais ça va pas de pousser les gens comme ça ? Tu n’as jamais entendu parler du phénomène d’hydrocution ? J’aurais pu mourir…
— Tu te souviens que nous sommes dans un donjon et que nous sommes sensés rester discrets ?
— Quoi ? C’est toi qui me parles de discrétion ? De toutes façons avec toi, cela fait belle lurette qu’ils nous ont repéré !…
— Maintenant que tu es mouillée, peut-être que tu pourrais aller jeter un coup d’œil au fond pour voir s’il y a un passage ? »
La lutine me lança encore quelques injures, puis finit par se décider à plonger.
« Alors ? Questionnai-je quand elle remonta à la surface.
— J’y vois rien !
— Comment ça tu n’y vois rien ? Mets tes lunettes !
— Mais non, je n’y vois rien parce que c’est plein de particules verdâtres qui flottent. Je n’arrive pas à garder les yeux ouverts… En même temps, tu n’as peut-être pas tort. »
Les bésicles qu’elle avait rangé dans son sac refirent leur apparition sur son nez, et elle retourna dans l’eau. Elle y demeura près d’une minute. Je la vis d’abord fureter près des cailloux lumineux. Elle en saisit un puis s’enfonça plus profondément…
« Tu as trouvé un passage ?
— S’il y en a un, je ne l’ai pas vu, non. Par contre, j’ai trouvé ça au fond ! »
Entre ses doigts couverts de vase, un anneau doré apparut.
« C’est joli ça ! Dis-je et je lui arrachai des mains.
— Rends-moi cet anneau ! Protesta-t-elle en cherchant à le récupérer.
— C’est qu’il a l’air précieux. Tu as vu ces symboles gravés à l’intérieur ?
— Non, je n’ai pas vraiment eu le temps pour ! Allez, rends-le moi ! »
Penchée par-dessus mon épaule, la lutine dégoulinante d’eau et de limon me pressait pour récupérer le bijou. Sans ménagement, je la repoussai quand, un mouvement brusque me fit perdre l’équilibre sur ce sol passablement glissant. Je lâchai l’anneau. Celui-ci tomba sur la pierre humide sur la tranche, et roula sur une dizaine de centimètres avant de disparaître dans le mur de brique.
« Il vient de se passer quoi, là ?
— J’ai l’impression que… »
Séraphine ne termina pas sa phrase. Elle ne m’aida pas plus à me remettre sur mes pieds. Au lieu de cela, elle essora sa robe, replaça son chapeau sur sa tête, ses bottes à ses pieds, puis se dirigea vers l’ouvrage de maçonnerie. Hésitante, elle approcha sa main, qui passa à travers !
Sans m’attendre, elle traversa toute entière. Je ne m’attardai pas plus. Manquant de tomber à nouveau, je partis à sa suite et la retrouvai de l’autre côté du mur. Elle avait récupéré l’anneau.
« Qu’est-ce que c’était ?
— Une simple illusion.
— Quoi ? Comment se fait-il que tu ne l’aies pas détectée ? Je croyais que tu étais une prédatrice !
— Une prédatrice ? Oh, une prestidigitatrice ?
— C’est ce que j’ai dit. T’en es pas une ?
— J’ai seulement dit que l’illusionnisme était mon domaine de prédilection. Parce que ce sont les sorts que je maîtrise le mieux…
— Et ton sort là, pour dormir ?
— Disons que mon taux de réussite n’est pas parfait.
— T’es en train de dire qu’on a eu de la chance l’autre jour à l’auberge ?
— Oui. Mais si cela n’avait pas fonctionné j’avais prévu de lui casser ta chope sur la tête et de partir en courant.
— Heureusement que ça a marché alors… En tout cas, nous sommes passés !
— Oui, mais moi je suis trempée !
— Pas ma faute si tu ne détectes pas la magie… »
Séraphine maugréa de façon sonore en me jetant un regard meurtrier. Je détournai aussitôt les yeux comme si je n’avais rien dit et observai l’endroit où nous avions atterri. Il se montrait similaire à ce que nous avions rencontré à l’entrée du donjon : des murs et un sol de pierre ocre-rouge. Encore un couloir.
« Tu as vu, on dirait qu’il y a eu du grabuge ici ! Fis-je en pointant du doigt une série de flèches entassées dans un coin.
— Oui, mais ce qui est étrange c’est qu’il n’y a pas de cadavres.
— Peut-être que le maître du donjon a là aussi déjà nettoyé la scène ?
— Non, il n’y a pas non plus de sang frais, c’est autre chose… »
Pensive, elle s’avança vers le tas de flèches pour les examiner.
« Clic ! »
Séraphine n’avait fait que deux pas. Pourtant, cela avait suffi pour déclencher le mécanisme. Une volée de flèches se rua dans sa direction. Elle n’eut pas le temps de réagir…
« Euh, ça va Séri ? »
Mon amie ouvrit un œil circonspect. De nouvelles flèches s’étaient amassées autour d’elle dont une plantée dans son chapeau. La main tremblante, elle ramassa son couvre-chef et le remit à sa place.
« Cela répond à nos interrogations ! Soufflai-je moi aussi soulagé. Le piège doit s’enclencher dès que quelqu’un marche sur ces dalles. Les flèches sont tirées d’un côté et rebondissent sur le mur opposé à moins de rencontrer un corps. Par chance, elles partent toutes en ligne droite… Heureusement que tu es petite ! Si ça avait été moi… »
Je ne terminai pas ma phrase, trop conscient du fait que je venais d’échapper à la mort. En effet, les traits ne touchaient a priori que ceux qui mesuraient plus d’un mètre. La lutine ne les atteignait pas, contrairement à moi…
« Allons-nous en » bredouilla mon amie encore sous le choc.
Ignorant combien de flèches le mécanisme pouvait encore lancer, je m’accroupis et rampai sur le sol, m’assurant que nulle-part ailleurs il n’y ait d’autres de ces projectiles. Séraphine en fit de même.
Nous progressâmes ainsi sur une dizaine de mètres, jusqu’à arriver à l’entrée d’une salle sans porte. De menues fenêtres par lesquelles pas même un gnome ne pourrait se faufiler, et situées à plusieurs mètres de hauteur, laissaient pénétrer une lumière sporadique tant les vitres se montraient sales. L’endroit se trouvait à première vue inoccupé. En son centre, un immense pilier carré occupait l’espace. Sur le côté droit, des caisses en bois et des sacs de toiles y étaient entreposés. À gauche, une ouverture, là aussi sans porte.
Je m’aventurai jusqu’aux ballots de marchandises.
« Qu’est-ce que tu fais ?
— Je le savais ! »
Sans explication, je jetai de côté plusieurs paquets, puis à l’aide de mon épée, ouvrit l’un des coffres.
« Il me semblait bien que je connaissais cette odeur ! Lançai-je en tirant de là un jambonneau.
— Ma parole, tu ne penses vraiment qu’à manger ?
— C’est exact ! Et je mordis sans remords dans la pièce de porc.
— Et il ne t’est pas venu à l’esprit que ces denrées pourraient être empoisonnées ?
— Impossible ! Ça, c’est l’authentique odeur et le vrai goût du cochon ! Tu en veux un morceau ?
— Non, ça ira. Nous ferions peut-être mieux de poursuivre notre chemin avant que quelqu’un d’inamical nous trouve ici.
— Attends, une seconde ! »
Trop content de ma trouvaille, je coinçai le jambonneau entre mes dents et laissai tomber mon sac à dos. J’y déposai plusieurs sachets de viande séchée ainsi qu’un morceau de fromage au fumet enivrant.
« C’est bon, allons-y. »
Je venais à peine de remettre mon balluchon sur mon dos que quelqu’un se présenta par la porte de gauche. Je reconnus sans mal un gobelin. La menue créature portait sur son épaule un imposant sac similaire à ceux déjà stockés dans l’entrepôt. Le nez au sol tant sa charge paraissait lourde, il passa près de nous sans nous remarquer, car nous avions profité de ce qu’il soit occupé à sa tâche pour nous cacher derrière le pilier. Il se dirigea vers le fond de la pièce. Soudain il s’arrêta, surpris de constater quel bazar j’avais laissé derrière moi. En alerte, il abandonna séance tenant son paquetage et allait se tourner et nous découvrir quand, m’approchant, je lui donnai un coup de jambonneau à l’arrière du crâne. À mon grand étonnement cela n’eut pas l’effet escompté : le visage du gobelin m’apparut alors très contrarié. Un grognement de colère vibra entre ses petits crocs acérés. De la même manière, ses sourcils froncés marquèrent sans doute possible que mon agression ne lui avait pas plu.
D’un bond je reculai et tirai mon épée en même temps que lui saisissait dans la caisse ouverte un saucisson. Avant d’avoir eu l’occasion de lui demander de se calmer, il me jeta son arme improvisée à la figure et en attrapa une nouvelle similaire. Il réitéra son offensive une seconde fois, puis une autre… Toute la charcuterie y passa. Les saucisses, les boudins et les saucissons en tous genres échouèrent tous à mes pieds. Il s’apprêtait même à lancer un jambon qu’il tenait à deux mains au-dessus de sa tête quand je hurlai :
« Ta mère ne t’a jamais dit qu’on ne joue pas avec la nourriture ? »
Interloqué, le gobelin stoppa son geste.
« Euh, tu parles gobelin, toi ? s’étonna Séraphine.
— Ben oui. À l’école j’avais le choix entre apprendre une troisième langue et jouer de la mandoline… Si tu ne lâches pas ce jambon tout de suite, c’est moi qui vais te transformer en charcuterie ! »
À coup sûr impressionné par mon ton persuasif, la petite créature aux oreilles démesurées et pointues, reposa l’aliment qu’il tenait en main et, sans nous quitter des yeux fila par la porte d’où il était arrivé.
« Ça alors ! Je n’aurais jamais cru que je dirai ça un jour, mais tu m’impressionnes ! Tu as réussi à le faire fuir… Mais… Qu’est-ce que tu fais ?
— On ne va quand même pas laisser toute cette nourriture par terre ?
— Je retire ce que je viens de dire, tu es un cas désespéré…
— Tu ne voudrais pas mettre ces boudins dans ton sac ?
— Non !
— Oh, pas la peine de s’énerver ! Mais ne viens pas te plaindre si tu es un jour à court de vivres…
— … Poursuivons. »
Dépité, car je n’avais pas réussi à ranger l’ensemble de la charcuterie dans mes affaires, j’abandonnai amer les restes et partis à la suite de Séraphine. Sans prendre la moindre précaution, elle s’aventura hors de l’entrepôt, dans les pas du gobelin.
« Est-ce qu’on ne devrait pas faire attention aux pièges ? »
La lutine se figea. Du bout des doigts elle serra son chapeau. J’imaginai que la scène des flèches lui était revenue à l’esprit. Pourtant, contre toute attente, cela ne la ralentit pas.
« Pas besoin. S’il y en avait eu un ici, ton petit ami l’aurait déjà déclenché. »
Soudain, elle s’arrêta de nouveau et se mit à tendre l’oreille. Nous avions traversé un couloir et venions d’atteindre une pièce similaire en taille à la précédente. Cependant, à la différence de l’autre, celle-ci se trouvait plongée dans une obscurité relative, car ne possédant pas d’ouvertures vers l’extérieur. Un bric-à-brac semblable y était entreposé, mais à la place de caisses de bois, il s’agissait de cages de tailles et formes diverses.
« Vite, à couvert !
— Quoi, des couverts ? Tu as faim finalement ?
— Mais non. Dépêche-toi de te cacher ! »
Sans comprendre, je me glissai à la suite de la mage derrière une cage aux épais barreaux de fer. Je n’eus pas longtemps à attendre avant de comprendre ce que nous fabriquions là. Le gobelin que j’avais effrayé revenait armé d’un gourdin hérissé de clous tordus et avec du renfort. Un immense basajaun venait à sa suite. La créature grognait tandis que son acolyte lui racontait notre rencontre. Armée d’une massue plus grande que moi, il semblait évident que nous allions passer un sale quart d’heure si elle nous mettait la main dessus.
Immobile, je priai tous les dieux que les battements de mon cœur ne trahissent pas notre présence. Je n’avais jamais rencontré de basajaun jusqu’à présent, mais mon père m’avait décrit ces monstres et mis en garde contre eux. Semblables à des gorilles par leur aspect poilu et leur carrure, ils possédaient une musculature dessinée à la perfection et dont ils savaient faire usage. Leur côté animal et brutal représentait une caractéristique très recherchée lors des batailles. Eux, se prêtaient d’ailleurs volontiers au jeu du massacre. Par contre, ils se montraient vite ingérables en dehors de ces périodes de guerre et se voyaient même cantonnés à l’extérieur des camps afin d’éviter les débordements. À côté, les orques se révélaient des êtres réfléchis.
Enfin, les deux créatures disparurent et je libérai l’air bloqué dans mes poumons, soulagé.
« Ne restons pas là, ils pourraient revenir » suggéra la lutine, et je ne me fis pas prier pour la suivre.
Sans bruit, nous abandonnâmes notre cachette pour nous diriger vers la suite du donjon et nous éloigner de la menace basajaun.
« Ils sont là ! »
Séraphine n’eut pas besoin de comprendre les mots du gobelin pour savoir que nous étions repérés. Elle partit en courant. Et malgré la terreur qui m’avait envahi à l’idée que le géant nous avait découverts, la fuite de mon amie me montra la voie et je l’imitai aussitôt.
Moins leste, je suivais plusieurs mètres derrière elle et perdais même du terrain. Derrière, j’entendais les pas lourds du basajaun de plus en plus distincts. D’après les bruits que je percevais, le gobelin ne nous poursuivait pas. J’imaginais que, se trouvant entre nous et le gorille, ce dernier l’avait gentiment écarté d’une bourrade du bras. Et si cela éliminait une menace pour nous, je n’étais pas encore tiré d’affaires.
Je filais dans un nouveau couloir. Devant moi, Séraphine avait disparu à un angle, et je me retrouvais seul, un point au côté et à bout de souffle. Le basajaun m’avait presque rattrapé. Je discernais trop distinctement sa respiration, et je pris peur.
Inconscient, je tournai la tête vers mon agresseur. Il se tenait au-dessus de moi, sa massue levée.